Être clinicien

Être clinicien, c’est accepter de remettre toujours en cause les acquis. C’est être éternellement frais pour retrouver l’enfant en soi, dans une perpétuelle récréation et re-création. S’amuser, re-créer, jouer et innover afin de mourir et renaître à soi et au monde.

Le clinicien ne doit plus se fier uniquement aux seules ressources de sa science et de ses mythes. Il lui faut les dépasser.
La technique appliquée de façon orthodoxe devient une vitre d’impersonnalité et de défense.
On a trop oublié l’homme ces dernières années. Le sujet, souvent désespéré, est calfeutré derrière sa souffrance, désossé de tout désir, à la dérive, “le ciel est vidé”, en quête de sens.
Qu’est-elle cette rencontre, ou plutôt que devrait-elle être, si ce n’est celle de deux êtres authentiques, où l’un va baliser un chemin pour aider l’autre à tisser l’union de son Être au Monde.
Et la notion centrale est celle du temps. Il y a un temps à vivre, car avant celui de la liberté, le patient va suivre les passages de l’ombre à la lumière; marche après marche, en plusieurs étapes qui soutiennent son itinéraire intérieur. Le temps est celui d’une herméneutique, et le patient pénètre peu à peu l’espace thérapeutique.

Le temps de la marche thérapeutique vers le symbole, et le symbole de la marche sont imprégnés par une forme et un contenu (théorie du voilé-dévoilé). La transparence de la joie se manifeste quand celui que j’accompagne découvre enfin la force “immense” qui le porte.

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