L’inconscient

L’inconscient est la zone de notre être où sont stockées des informations non perceptibles, non connues, non maîtrisées. Il se révèle à travers les lapsus, les actes manqués, les oublis.
Les psychanalystes tendent à dire que la traduction de l’inconscient relève du langage. Mais quel langage exactement ? Est-ce un langage acquis ou inné ? Ou est-ce tout simplement un langage que l’on ne maîtrise pas, que l’on ne connaît pas et que l’on ne peut déchiffrer ? N’y a-t-il pas une autre forme que le langage pour analyser l’inconscient ? Doit-on s’en tenir à ce qui est d’ordre psychologique et de l’ordre du physique ?
En dehors du langage, plusieurs points doivent être pris en considération par le sujet : l’observation directe de soi, l’attention à soi, à son propre corps, à ses émotions et à ses pensées. La question de la conscience et du non-conscient est directement liée au langage et est une réalité du présent car la perception n’est réelle qu’ici et maintenant. Il n’y a pas de perception « d’hier » et il n’y a pas de perception de ce qui n’existe pas encore. Les théories, la pensée donc, ont quelque chose à dire sur le passé et sur son lien à maintenant. Les rêves et l’imaginaire s’intéressent à demain. L’observation quant à elle, est maintenant, ancrée dans le présent. Le présent n’est pas assez pris en compte dans les psychothérapies. Il faut pouvoir être capable d’observer et de s’observer…
Certains auteurs comme Gurdjieff puis, Aïssel, ont montré qu’il faut pouvoir être capable de percevoir directement les choses pour ce qu’elles sont, et ainsi en acceptant la réalité pour ce qu’elle est. Ce n’est pas chose facile, et c’est presque impossible dans le cadre de la mouvance fortement ancrée dans les sociétés dites modernes : tout, tout de suite et sans effort.

Ainsi, en observant nos attitudes physiques, émotionnelles et intellectuelles, il est possible de développer la conscience et permettre ainsi de mettre en évidence les fonctionnements inconscients. En étant suffisamment éveillé, c’est-à-dire en se détachant de ce que la société façonne chez l’homme (des êtres stéréotypés et instrumentalisés); il est possible par le langage et par cette perception antagoniste que la société tente de véhiculer, de mieux être à même de comprendre notre psychisme.
La spiritualité serait alors, le moyen pour sortir de cette aliénation, car en prenant conscience de soi même, de ce que je suis, nous facilitons le travail de conscience. Comme le disait si bien Socrate, “Connais-toi toi-même”. Pour lui, cette connaissance de soi-même ne peut se faire que grâce à la maïeutique, c’est-à-dire le dialogue entre l’âme et elle-même, ou bien entre un élève et son maître. Socrate se présente ainsi souvent, dans son rôle de questionneur, comme un accoucheur d’âme. Socrate questionne parce qu’il ne sait rien, sait qu’il ne sait rien, il n’a rien à apprendre, et c’est ce que l’homme d’aujourd’hui doit faire, en sortant de ce système qui l’annihile. Dès lors que l’on s’interroge sur sa vie, on est dans la spiritualité. Jung avait déjà fait ce travail de son vivant, en associant la psychanalyse et la spiritualité. Ses disciplines permettent d’allier la libération à la guérison.

La psychanalyse a un rôle essentiel car c’est elle qui va permettre de travailler en « profondeur », afin de mieux s’interroger sur sa vie. Une vision spirituelle du métier de psychanalyste permet de rompre le cercle du mal être, en montrant que le mal n’a pas pour origine l’homme mais le serpent, un monstre qui n’a rien en commun avec nous. Ainsi, en faisant en sorte que l’homme s’apprécie, se pardonne à lui même, qu’il s’aime pour ce qu’il est, et non pour ce que la société voudrait qu’il soit, il est possible qu’il accède bien plus facilement à son inconscient. Ainsi, le langage, qu’il soit natif ou étranger, pourrait suffire à soulever le refoulement et à faire prendre pleinement conscience au sujet de son psychisme inconscient.

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